vendredi 21 mars 2008

6. HISTOIRES II


LE LION

Par Zibeso Kwarako, un Basarwa
« Un jour en 1985, je suis parti de la maison pour aller chasser. Une fois dans la brousse, nous avons trouvé un endroit pour camper.
Dans l’après-midi, nous avons quitté le camp et sommes allés chasser. N’ayant rien trouvé, nous sommes retournés au camp pour dormi
r; et le lendemain matin nous sommes partis dans une autre direction. Nous avons trouvé des empreintes de lion. Nous les avons suivies mais il faisait très chaud, et à midi nous avons décidé de retourner au camp.
Le lendemain nous avons suivi les mêmes traces et heureusement nous avons rencontré deux lions. Quand ils nous ont vus, ils se sont enfuis. Nous avons suivi leur piste. Quand nous nous sommes approchés, ils se sont encore enfuis et ont traversé la rivière, puis un des deux est parti à toute allure, et nous n’en avons suivi qu’un seul. Nous l’avons vu non loin de là et lui avons tiré dessus. Il était touché, et il s’est réfugié dans un épais buisson. Nous nous sommes approchés, et il était toujours là. Nous sommes repartis car il faisait noir.
Le lendemain matin, au réveil, nous sommes retournés pr
ès du buisson où nous avions laissé le lion blessé. Quand nous sommes arrivés, il était parti. Nous avons suivi sa trace. Nous avons commencé à voir du sang cela signifie que le lion fatigue. Il avait dormi dans les grandes herbes.
Pendant que nous regardions le sang, le lion était tout proche. Il dormait sur ce tapis d’herbe. Nous ne savions pas qu’il était là, car l’endroit était à découvert. Je suis allé sur la gauche et mes compagnons sont allés de l’autre côté. Quand le lion l’a entendu, il s’est levé et m’a vu, tout près de lui, et il m’a sauté dessus. J’ai mis mon bras sur sa gorge, en lui donnant des coups de poing et de pied. Je l’ai saisi par la crinière et l’ai tiré vers moi. Il m’a donné un coup de queue sur la cuisse et m’a saisi entre ses pattes. Je l’ai repoussé.

Il est revenu. Il m’a donné un coup de griffes et j’ai reculé doucement, doucement... J’ai mis mon pied dans un trou et suis tombé. À ce moment-là, il a commencé à me mordre à la cuisse. Voici la cicatrice.
Les autres ont commencé à tirer sur le lion. Je criais pendant que j’étais en dessous de lui, je ne faisais que crier. Au tir suivant, ils ont touché le lion. Il est mort et ils m’ont transporté à la maison, puis je suis allé à l’hôpital de Maun.

Pendant de nombreuses années, je n’ai pas pu utiliser ma jambe droite.

C'est pas le moment de lui faire le coup de la panne!




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