Lever à 6 h1/2, petit-déj à 7h, paquetage des affaires et nous sommes à l'avion à 8h1/2. Le temps de charger et faire mes vérifications, nous décollons à 9h pour 1h20 de vol à destination de Maun, la pointe sud de l'Okavango.Pour cela nous traversons une partie du Kalahari ainsi que les pans (marais salant) d'est en ouest. Très rapidement les enfants s'endorment, Sébastien à l'avant et Malaurie sur les genoux de sa maman.
Nous survolons d'innombrables petis lacs au milieu du désert. De temps à autre j'aperçois des zèbres, quelques girafes et antilopes venus s'abreuver. Je vole bas mais ne peux effectuer de manoeuvres d'observation sous peine de déranger les enfants. Donc peu de photos mais de belles images dans la tête. Tout particulièrement quand notre approche fait s'envoler des centaines de flamants roses au dessus d'un lac aux couleurs irréelles.
Nous arrivons à Maun qui est la plaque tournante de tous les départs pour l'Okavango. Beaucoup de monde sur la fréquence et autant au sol. Principalement des Cessna 206, Cessna Caravan, quelques bimoteurs King Air et autres. Les bimoteurs effectuent les liaisons intervilles puis les touristes embarquent sur les Cessna, seuls avions habilités à se poser et surtout redécoller sur des terrains de brousse qui ne dépassent guère les 1000m de longueur. Ne voulant pas perdre de temps, je fais le plein, file payer les taxes, téléphone AVANT cette fois au lodge, rembarque tout le monde, démarre et demande le roulage. Le contrôleur me demande mon plan de vol. Aïe. Ce n'est pas que j'ai oublié mais je pensais pouvoir m'en passer pour un vol de 25 minutes et qui reste dans la TMA . J'essaie de négocier mais rien à faire. Je coupe le moteur et pars m'acquitter de mon devoir de pilote. Redémarrage, roulage et au point d'attente pour le décollage le contrôleur me fait une demande inhabituelle : "Say insurance" (annoncez votre assurance). Je lui demande de répéter et la sentence revient à l'identique. "Stand-by". Je lui demande d'attendre et me mets fébrilement à fouiller les pochettes de l'avion puis mes papiers personnels sans succès. Le contrôleur revient à la charge. Alors je lui explique que nous sommes un vol privé, que je loue cet avion et que je n'ai pas les papiers de l'assurance à bord. Je vois déjà ma journée foutue, et le type de me répondre: "How come you don't know your endurance" (comment ne pouvez-vous pas connaitre votre endurance). Damned, le type voulait connaitre mon endurance (en essence) et non pas mon assurance. Je m'excuse, annonce 6 heures d'autonomie et aussi sec "line-up, clear take-off" (alignez vous, autorisé au décollage). Enfin nous survolons l'Okavango.
Troisième fleuve d'Afrique australe, l'Okavango naît sur les hauts plateaux de l'Angola, traverse la fine bande de Caprivi qui appartient à la Namibie puis forme le plus grand delta intérieur du monde au Botswana, en finissant sa course dans le désert du Kalahari où il s'évapore et perpétue le cycle éternel de l'eau.
à suivre....
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